"Le sport m'a permis d'accomplir des choses inespérées"

Les Jeux paralympiques de Paris démarrent. Pour l'occasion, le Gruérien multimédaillé Jean-Marc Berset était l'invité de la semaine de RadioFr.

En parallèle de sa carrière, Jean-Marc Berset gère sa boulangerie-patisserie-tea-room à Bulle. © RadioFr.

RadioFr: À l'heure du coup d'envoi des Jeux paralympiques de Paris, quelles émotions ressentez-vous?

Jean-Marc Berset: Il y a un peu de nostalgie, c'est sûr. Mais j'en ai vécu quatre. Je pars du principe qu'on ne vit pas dans le passé. Il faut regarder vers l'avenir. Je vais suivre les jeux de Paris, notamment le tennis ou le paracyclisme, qui sont plus attrayants pour moi et que j'ai pratiqués.

Entre 1988 et 2012, vous avez participé à quatre joutes, à Séoul, Barcelone, Atlanta et Londres. Quels souvenirs remontent à la surface quand vous repensez à ces événements?

Je pense que les jeux de Barcelone ont été les plus émouvants. Le public était complètement fou. Un fan club m'a aussi suivi sur place. Automatiquement, les émotions sont plus intenses. Lors du 5 000 mètres, il y a eu beaucoup de déception. J'ai chuté, ce qui signifiait aucun résultat. Mais ensuite, j'ai réussi à décrocher une médaille sur le 10 000 mètres. C'était un peu la revanche de l'athlète rebelle. La cérémonie des médailles qui a suivi, avec la réception du fan club, est un souvenir gravé.

Par rapport à avant, les conditions se sont améliorées pour les para-athlètes, qui sont de plus en plus nombreux. Les disciplines se sont aussi professionnalisées. Vous remarquez la différence?

Bien sûr, c'est énorme. Actuellement, sans sponsor, ce n'est pas vivable, car c'est beaucoup d'investissement et de frais annexes, en déplacement, en hôtel, etc. Depuis 2021, la Confédération aide aussi les athlètes paralympiques, par l'intermédiaire de l'armée. Elle offre aux jeunes des conditions d'entraînement particulières. À l'époque, je n'avais pas ce genre d'aides. Heureusement, j'ai été soutenu par mon sponsor. Mais l'engouement est aussi plus important qu'avant chez le public. On m'arrête dans la rue pour me parler du début des Jeux, ce qui n'arrivait pas avant.

De tels événements, comme les Jeux paralympiques, vous ont-ils aidé à porter un regard différent sur votre handicap?

Tout à fait. Durant ma carrière, j'ai été soutenu par ma femme et ma famille. Mais l'un des soutiens les plus importants était le sport lui-même. C'était un échappatoire. Une manière de me prouver que je pouvais accomplir des choses qui étaient inespérées après l'accident. Le sport est une aide précieuse lors d'une période de réhabilitation.

C'est aussi un moyen de dire à quelqu'un en situation de handicap que c'est possible de refaire du sport à haute intensité, même après un accident?

Absolument. Cependant, je montre un exemple, ce n'est pas une injonction à faire pareil. Chacun peut choisir de s'investir dans le domaine qui lui correspond.

Ecouter l'interview complet:

RadioFr. - Maëlle Robert / Adaptation web: Théo Charrière
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